Jusqu'où pouvez-vous aller dans vos propos en ligne ?
La "cancel culture" est un truc de débiles
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Cette newsletter était à l’origine destinée aux “punks du web” mais j’ai décidé de la rendre publique.
Too long to read :
- Vous ne voulez pas vous approcher de gens facilement offensables
- Les gens intelligents se foutent que vous soyez controversé (ça peut même se transformer en avantage
- Se prendre un "shitstorm" a un effet libérateur
- On survit à la tempête tant qu'on continue
Vous ne voulez pas vous approcher de gens facilement offensables
Hello les boss,
Durant mon périple en tant que créateur, j’ai vécu quelques shitstorm et controverses, et je vais aujourd’hui. vous parler de leurs effets et de ce que j’en ai retenu.
Il y a un an, j’interviewais Oussama Ammar qui était en plein dans l’affaire The Family. C’était une de ses premières interviews de reprise de parole et l’interview est partie loin et les critiques aussi.
En cause :
Les propos de Oussama sur l’écologie :
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Le propos a été copié, détourné, repris par des medias écologistes dans tous les sens et il s’est pris son torrent d’insultes (et moi quelques unes au passage)
Le fait que j’interview quelqu’un de soupçonné par la justice (Oussama était présumé coupable par les justiciers d’Internet)
Mon côté “complaisant” à l’égard de l’invité. L’interview ayant pris une tournure publique, beaucoup de gens hors de mon audience habituelle ont regardé et étaient surpris du fait que je fasse pas de contre-interrogatoire comme un journaliste d’investigation.
Même dans les gens que j’estimais de mon côté, certains n’ont pas pu s’empêcher de me faire la morale, de me réprimander ou de me questionner. sur si j’étais “du côté du bien”.
quelqu’un dans une affaire judiciaire
Qui ne semble pas du côté du bien au niveau écologique (le nouveau point de vertu au XXIè siècle)
À Dubaï, capitale proclamée de tous les maux par les chantres du bien.
Dans l’affaire, j’ai perdu un pote, mais j’ai surtout pu observer sur qui je pourrais compter.
Car tant que tout va bien, tout le monde est gentil.
Mais le jour où une polémique éclate, on voit facilement ceux qui s’offensent et condamnent immédiatement.
Et ceux-là, je les veux le plus loin à distance possible.
Everybody is nice until they’re not.
Paul Graham
Car de nombreuses études le montrent, les pseudo-justiciers du web, qui veulent réprimander et cancel n’importe quelle réputation de quelqu’un, sont les chantres du “virtue signalling” : le fait de vouloir apparaître dans le camp du bien, et donc que tu sois dans le camp du mal.
Ces gens-là, très présent dans les milieux écolo, humanitaires, associatifs, militants et autres, scorent beaucoup plus haut que la normale dans la “Dark Triad” : Machiavelisme, narcissicme, et psychopathie.
J’ai pu vite faire le tri.
Les gens intelligents se foutent que vous soyez controversé
"What I care about is the reality of goodness, not the perception of it. And what I see all over the place is people who care about looking good while doing evil. Fuck them,”
Elon Musk
Il y a quelques semaines, Elon Musk a pris la parole lors d’une interview où on lui parlait des marques qui arrêtaient de faire de la pub sur Twitter, à cause de plusieurs sujets polémiques.
Elon Musk a répondu “Fuck them”
Il a littéralement dit aux marques d’aller se faire foutre.
À une époque encore récente, n’importe quelle célébrité, sportif, chanteur, qui disait un propos polémique, s’excusait le lendemain. On était dans l’ère de l’excuse, où le droit à ne pas être offensé l’emportait sur le droit à la parole libre.
J’ai vécu pendant un moment dans cette peur, notamment lors de mes études supérieures où j’avais l’impression que n’importe quel commentaire sur des sujets polémiques me ferait couper la tête.
Je pense que ces temps sont en train de changer et que nous vivons une contre-révolution de la parole où les gens en ont assez de la culture de la censure et où n’importe quel acte polémique déclencherait une vague d’indignation.
Car les gens les plus intelligents sont les plus difficiles à offenser.
Les gens intelligents écoutent, questionnent, essaient de comprendre, quand les abrutis condamnent, coupent, et jugent
“Instead of condemning people, let’s try to understand them. Let’s try to figure out why they do what they do. That’s a lot more profitable and intriguing than criticism; and it breeds sympathy, tolerance and kindness. “To know all is to forgive all.”
Dale Carnegie, How to win friends and influence people
Les propos polémiques vous vaudront plutôt l’hommage des gens intelligents pour votre courage, que la bêtise des bas du front facilement offensés, qui ne vous auraient de toute façon pas apporté grand chose.
Se prendre un shitstorm a un effet libérateur
Bizarrement, les gens qui ont une image très lisse prennent beaucoup plus la foudre quand une polémique éclate que les gens qui ont une image déjà controversée.
Quand une personne lisse, toute gentille (en apparence), avec le beau sourire, voit une accusation de harcèlement moral, de fraude ou autre arriver à lui, on voit souvent des “Je me doutais que c’était un salaud sous ses beaux airs”, “Ah tout ce marketing bullshit pour en fait derrière c’est pas joli-joli”
Quand des personnes qui ont déjà accepté de montrer leur dark-side sont plutôt défendus (ou ont des haters hardcore de l’autre côté)
Daniel Vassallo appelle les “forest fires”, des contenus qui montrent que vous n’êtes pas là pour faire l’unanimité.
Et si les gens ne sont pas contents ? Fuck them. Fuck you.
Il y a quelques mois, un créateur que je connais un peu est parti complètement en couilles. Il a commencé à changer son image et à devenir beaucoup plus “dark”, au point où même moi avais du mal à m’associer à son image.
Au début, je me disais “mais pour qui il se prend ?” “Qu’est-ce qu’il fait?” “Il part en couilles”
Finalement, plus il avance et plus il semble avoir trouvé son truc. Et au fond, je respecte le fait qu’il aille au bout du personnage.
Pendant un moment, les gens le critiquent dans la phase “paternalisme”, comme si on savait mieux ce qui était bon pour lui. Mais quand les gens auront compris qu’il va au bout de son idée, certains abandonnent en le pensant perdu, pendant que d’autres respecteront le bonhomme.
On survit à la tempête pendant qu’on continue
La plus grosse leçon et celle que j’aimerais que vous imprimiez dans votre inconscient est que cela ne sert pas d’éviter à tout prix de prendre la sauce, mais de comprendre que prendre la sauce n’est pas la fin de tout.
Globalement, dans tous les épisodes que j’ai vécus où j’ai pris la foudre, à la fin, c’était toujours moins “grave” que ce que je pensais, et le temps a fait son effet.
Quand je me suis lancé en ligne, j’avais un ensemble de peurs et d’appréhensions de ce qui pouvait arriver, et à peu près tout a fini par arriver.
Et j’ai continué. Et aujourd’hui, malgré les haters, malgré des gens qui m’ont diffamé, ce soir je vais dîner avec des entrepreneurs incroyables à Lisbonne. Les opportunités sont légion, j’ai créé ma team. Bizarrement, je me sens moins vulnérable qu’au début.
L’époque fait aussi que le monde aime et accepte de plus en plus des gens “déviants”
Le mec au-dessus est une star des réseaux sociaux. C’est Stirling Cooper, je suis tombé sur une de ses vidéos sur Instagram et j’ai kiffé son contenu direct, il parle de relations, de sexe, et de santé.
Jusqu’au jour où j’ai compris que c’est en fait un ancien pornstar reconverti en podcasteur et formateur. Et que j’ai vu qu’il interviewait des gens très controversés comme Pearl Davis.
Ces personnes-là auraient eu beaucoup de mal à percer dans les années 2010 qui étaient beaucoup plus puritaines et normées. Aujourd’hui, ces gens sont autant acclamés que controversés.
Mais il s’en foutent de la controverse, ils continuent.
Parce qu’au fond, le plus important est d’aller au bout de qui on est, en ayant le courage de ne pas être apprécié.
La prochaine fois que les gens ne sont pas contents, au lieu d’un “désolé”, approchez le bon gros “fuck you”.
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